Ninja de la pensée: développer la position de témoin

Comprendre la position de témoin

Le voyage commence ici. 

Si nous prenons une seconde pour observer la première pensée qui nous traverse l’esprit, là, maintenant…

Que dit-elle?

«…»

Que dit la pensée suivante?

«…»

Arrivons-nous à nous retenir de penser pendant 5 secondes?

…

Avons-nous compté jusqu’à 5? 

Si oui, nous avons donc pensé. Mais ce qui est extraordinaire, c’est que nous avons choisi de compter jusqu’à 5 et que – peut-être – rien d’autre n’est venu interrompre le décompte. Pendant 5 secondes, nous avons décidé ce qui avait le droit de circuler dans notre esprit. C’est déjà un pas dans la bonne direction.

Peut-être que cela ne s’est pas passé comme ça. Des pensées sont peut-être apparues pendant ces 5 secondes. C’est tout à fait normal. Le ninja est en processus d’apprentissage.

L’essentiel ici, c’est de constater que nous sommes en mesure d’OBSERVER nos pensées, de les regarder circuler. En quelque sorte, nous devons nous dire: «Ah, tiens, un camion jaune est en train de passer devant moi.»

Nous ne sommes pas LA PENSÉE, nous ne sommes pas ce camion jaune. Il passe dans notre tête, c’est tout.

Nous sommes la conscience qui OBSERVE la pensée. Nous sommes ce témoin, ce voyageur qui observe le camion jaune qui passe, sans monter à bord. Je répète : sans monter à bord. 

Pour observer nos pensées, ça prend de la pratique

C’est là que se trouve la plus grande difficulté. La plupart du temps, nous menons notre vie au gré de nos pensées. Nous montons à bord d’un véhicule, puis d’un autre, et nous allons loin avant de réaliser que nous avons quitté notre poste de témoin, que nous ne sommes plus attentifs à ce qui se déroule maintenant, sous nos yeux, à ce que nous sommes en train de faire. Ce n’est pas grave. Nous sommes un.e ninja en processus d’entraînement. Il faut pratiquer encore. 

Commençons par une minute d’observation. Puis, progressivement, augmentons cette expérimentation de l’observation à plusieurs minutes par jour.  Nous développerons tranquillement la capacité de ralentir la circulation, d’organiser le flux du trafic, de ne plus laisser certains véhicules passer, et même, avec beaucoup de pratique…  à générer consciemment nos propres pensées. Nous percevrons clairement la vache sacrée lorsqu’elle se pointera le bout du nez ; cette pensée qui revient en boucle, qui nous angoisse et qui nous empêche de fonctionner. Nous ne lui accorderons plus d’importance. Nous lui demanderons de circuler. Elle reviendra. Mais nous la reconnaîtrons rapidement et elle n’aura plus autant d’emprise sur nous.

Comment revenir dans la position de témoin 

Trouvons un geste simple pour quitter une pensée qui nous obsède ou nous amène loin, pour descendre du véhicule mental. Personnellement, lorsque je suis seule chez moi, je claque des doigts pour mettre fin à une pensée néfaste. 

Si je suis en compagnie d’autres personnes et que je ne veux pas attirer l’attention, je glisse discrètement ma main sur mon front, comme pour balayer la pensée hors de ma tête. 

Libre à chacun.e de trouver un truc personnel ou un geste qui nous convient (il nous ramène dans notre corps et au moment présent). La méditation et la pratique du yoga sont aussi d’excellentes disciplines à intégrer dans notre vie si nous désirons progresser.

Rappelons-nous ; résistons à l’envie de monter à bord des véhicules-pensées avec notre geste qui nous ramène à l’ordre et félicitons-nous lorsque nous réussissons à descendre.

Dans le prochain article, un quiz rapide révèle nos habitudes mentales et leurs effets concrets sur notre vie quotidienne. Pour ne rien manquer de la chronique du ninja de la pensée, abonnez-vous à notre infolettre et suivez-nous sur Facebook!